Marguerite Thibert (1886-1982), une longue vie d’engagement féministes et socialistes
En partenariat avec le Centre de la Résistance de la Déportation et de la Mémoire, dans le cadre de la semaine " Elles " de la ville de Blois
La présentation d’une trajectoire individuelle – celle de Marguerite Thibert qui a vécu près de cent ans (1882-1986) – permettra d’aborder maints aspects de l’histoire des féminismes du XXe siècle : pluri appartenance militante, lien entre féminisme et pacifisme, articulation entre socialisme et féminisme, diversité des revendications prioritaires et des répertoires d’action, tensions entre courants sur certaines questions (par exemple, la nécessité ou non d’une protection spécifique des travailleuses), phénomènes de génération… Auteure d’une thèse soutenue en 1926 (Le féminisme dans le socialisme français de 1830 à 1850), Marguerite Thibert devient fonctionnaire internationale à l’Organisation internationale du travail à Genève (OIT), en charge des questions de travail des femmes et des enfants. C’est une fémocrate qui promeut un féminisme d’expertise et œuvre à défendre partout la cause des femmes : à l’OIT, dans la mouvance socialiste et au comité du travail féminin en France. Persuadée que le travail est la clé de l’émancipation des femmes et donc le lieu du combat prioritaire, elle comprend mal le mouvement de libération des femmes des années 1970.
Françoise Thébaud est professeure émérite de l’Université d’Avignon, membre du comité de rédaction et ancienne codirectrice de la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire. Parmi ses publications : Les Femmes au temps de la guerre de 14 (2013) ; Femmes et République (2021, coauteure) ; La Condition des femmes de 1789 à nos jours (2022, coauteure).