Le Corps noir de la République, Députés colonisés de France, 1789-1946

L’histoire des parlementaires colonisés de France, de la Révolution à la Libération, interroge l’universalisme républicain. De Jean-Baptiste Belley à Aimé Césaire ou Léopold Sédar Senghor, en passant par Cyrille Bissette, Melvil-Bloncourt, Blaise Diagne et une série d’inconnus ; de Saint-Domingue à Fort-de-France, en passant par Saint-Louis du Sénégal, ce livre propose une histoire des parlementaires colonisés de France de la Révolution française à la Libération. Il rend compte des conditions juridiques et politiques qui autorisent la présence d’esclaves affranchis, de « libres de couleur », de créoles « mulâtres », de Noirs, parmi les élus des assemblées des différents régimes républicains français. Delphine Gardey explore ici la question de l’universalité d’une République qui se trouve dès la Révolution dotée d’un Empire et de la façon dont elle traite de la citoyenneté et du droit à représentation de ses sujets et territoires colonisés. Comment faire République avec la traite et l’esclavage ? Comment persister dans la promesse universaliste et d’émancipation ? Et quand il s’agit de concrétiser la souveraineté populaire dans une assemblée représentative, quels sont les sujets et les territoires qui, à l’heure des différentes républiques coloniales, doivent être représentés à Paris ?